Libellés

mercredi 16 septembre 2015

Le Lange Câlin : Retour sur une expérience diabolique

Lorsque l'interne en pédiatrie nous a annoncé une instabilité des hanches de notre Merveille, nous avons été d'abord inquiets, puis nous avons regardé Internet et là, nous avons été paniqués. Comme toujours lorsqu'on allie Médecine et Internet. Afin de vous rassurer, vous futurs parents paniqués qui viennent d'entendre des mots barbares tels que "dysplasie", "subluxable" ou "lange d'abduction", j'ai très envie de vous raconter notre cohabitation passionnante (non) avec ce fameux Lange Câlin.

S'il est une chose qui n'est jamais expliquée aux futurs parents, c'est bien le risque que les hanches de votre rejeton ne soient pas totalement finies. Aucune trace dans mes livres de puériculture, aucun mot pendant la préparation à l'accouchement... Alors quand l'interne a sorti les mots tels que "hache subluxable" et "échographie dans deux semaines", je me suis sentie bien dépourvue.

L'échographie réalisée peu de temps après a confirmé ce que l'interne avait décelé. Les deux hanches de notre Merveille étaient instables, "subluxables". Malgré toutes mes heures passées devant Grey's Anatomy, je n'ai pas (encore) validé mon diplôme de médecine. Je ne peux donc pas vous expliquer médicalement la chose, surtout que les faits remontent à plus de six mois et j'ai déjà fait un blackout partiel sur cette aventure. Dans la plupart des cas, ce n'est pas une pathologie grave. Elle est souvent héréditaire (bingo), courante chez les Auvergnats (bingo) et arrive souvent lorsque les bébés restent longtemps en position de siège (va savoir ce qu'elle faisait dans mon ventre...). Cela se soigne avec le port d'un lange spécial qui permet à l'articulation de se solidifier. Ce lange d'abduction porte un nom, qui a sûrement été choisi par un type à l'humour ravageur (le Diable) : le LANGE CÂLIN.



Le rêve...
La réalité

Comme son nom ne l'indique pas, c'est un instrument diabolique, qui maintient les jambes de bébé dans une position de grenouille empêchant tout câlin mignon comme on en voit dans les publicités.

Pour autant, même si ce n'est pas grave, il s'est révélé être contraignant et déplaisant, plus pour nous Parents que pour la Merveille.

L'installation n'est pas compliquée. Une petite démonstration du Pédiatre et j'étais prête. A la sortie de la consultation, remettre Merveille dans la nacelle s'est déjà avéré plus problématique. Il a fallu également revoir sa garde-robe et lui mettre des pyjamas plus grands. Notre pédiatre nous avait dit de positionner le lange en-dessous des vêtements. Après quelques essais, on s'est vite rendus compte que ce n'était pas envisageable. Le lange est renforcé par une sorte de plaque métallique et les cuissots de notre Merveille frottaient contre le bord, bien que recouvert de coton. Il était hors de question qu'elle se blesse à force de frottements. Il a également fallu s'habituer à un bébé plus lourd et à des positions moins pratiques. Et il faut également s'habituer à l'horrible bruit du scratch dix fois par jour, au moins...
Imaginez le défaire-refaire-défaire-refaire-défaire dix fois par jour...

Dans les premières heures, Merveille n'a pas été perturbée. Elle a mangé et fait la sieste comme à son habitude. Je me sentais une mère parfaite, capable d'apporter soins et réconfort à mon Merveilleux Bébé.

Oui mais Non. Ma fierté n'a pas passé la nuit. Pour la première fois (et dernière jusqu'ici), la Merveille n'a pas du tout du tout du tout passé une nuit paisible. Impossible de la rendormir après le biberon de 3 heures du matin (le plus dur, vous savez...). Elle hurlait à pleins poumons, inconsolable. Du coup, je pleurais aussi d'impuissance. Était-elle gênée par le lange ? Lui faisait-il mal ? Avait-elle un autre problème ? QUE SE PASSE T-IL BON SANG ?

Et puis... Et puis... plus rien. Elle s'est endormie après des heures de berceuse (quarante cinq minutes grand max) et n'a plus jamais semblé être gênée. Le mystère de l'Inconsolabilité Nocturne ne sera jamais résolu...

Après de nombreux "schhhhhhhhccccccrrrrrhtcccccchhhh", de nombreux pipis et cacas débordant donnant à la couche une couleur brunâtre et une odeur infâme (lessivage à la main oblige...), le verdict tomba six semaines plus tard. La Merveille avait les hanches les plus magnifiques que le médecin n'avait jamais vu (si si, il l'a dit... ou pas). Fini le lange. Fini les câlins gênés par la position grenouille. Fini l'odeur infâme. Fini !

Alors à tout parent qui lit ceci au cours de cette période compliquée, courage ! Six mois plus tard, ce n'est plus qu'un lointain souvenir.
Aux parents d'enfants aux pathologies plus lourdes, je suis de tout cœur avec vous.

lundi 14 septembre 2015

10 (mauvaises) raisons de faire ses petits pots maison

Au cours de la grossesse, on a le temps de réfléchir à plein de choses (surtout, profitez-en, parce qu'après, vous n'aurez ni le temps, ni l'envie de réfléchir). Notamment à cette grande question : comment vais-je nourrir mon enfant ? Si le choix du Sein ou du Biberon reste un sujet de division majeur sur l'Internet, le choix de l'industriel ou du fait-maison pourrait bientôt le détrôner.

Pour ma part, j'ai fait le choix de ne pas choisir. Comme Hannah Montana, je prends le meilleur des deux mondes (désolée pour les références). Industriel quand on part en week-end ou quand j'ai oublié de décongeler la compote. Fait-maison quand je veux épater avec mes compétences de Super-maman.

Dans un prochain article, je vous expliquerai ma méthode pour préparer de bons petits plats maison. Mais aujourd'hui, j'aimerais vous exposer les 10 mauvaises raisons de faire ses petits pots maisons.

1 - Pour me démarquer de mes soeurs et belles-soeurs
Que ce soit dans la Famille ou dans la Belle-Famille, je ne suis pas la première à enfanter. Depuis le début de ma grossesse, j'ai eu cette crainte d'être comparée à elles. Donc, pour ne pas être comparée, je fais différemment. Elles ont des débuts de grossesse sympa ? Je fais une fausse couche (ok, c'était pas vraiment volontaire...). Elles sont tout le temps malade ? Je me porte comme un charme (mis à part la nausée, les hémorroïdes, la tachycardie...). Elles donnent le Biberon ? Je vais donner le sein (pendant deux jours). Elles n'ont que des filles ? Je vais faire un... fille (raté). Elles donnent des petits pots ? Je vais les faire moi-même !
Petite précision : je ne cherche pas à faire mieux, je veux juste faire différent. Elles sont de bonnes mères. Je suis une bonne mère. ON NE SE JUGE PAS ENTRE MERS (en tout cas, on fait semblant de ne pas le faire).

2 - Pour le plaisir de réduire en bouillie des choses solides
Tourner le bouton du Babycook, moment de jouissance indescriptible...

3 - Pour ne pas avoir à choisir dans le rayon des petits pots
Le rayon des Petits Pots à E.Leclerc m'a toujours fascinée et terrifiée. Trop de choix tue le choix. Vaut-il mieux prendre du Blédina ou du Nestlé ? Le Poulet ou la Dinde ? Bio ou pas Bio ? Le petit pot "6 mois" peut-il être donné si l'enfant de 8 mois ?
Et en plus, il y a toujours des gamins qui braillent dans cette allée !

4 - Pour épater la galerie avec mes talents de mère
J'avoue. Sentir le regard admiratif de la Belle-mère, c'est jouissif. Mais c'est de l'auto-satisfaction, et c'est maaaal...

5 - Parce que ça permet de manger moins de fruits et légumes
Vous avez un reste de brocoli au fond du congél et vous n'aimez pas ça ? Faites en une purée ! Beau-Papa vous ramène 5 kilos d'Haricots verts du Jardin et vous n'avez pas envie d'en manger jusqu'à Noël ? Faites en une purée ! Vous ne savez pas quoi faire du navet et du panais qui vous restent sur les bras après avoir fait un pot-au-feu ? Faites en une purée.
Sinon, vous allez être obligé d'y manger vous-même...

6 - Pour faire des économies
Le Jardin des Autres vous fournira toutes sortes de légumes gratuitement ! Cool, non ?

7 - Pour ne pas avoir à tester la bonne température du petit pot industriel
Se brûler la langue avec un mélange immonde Poulet-Riz-Tomate... Non merci.

8 - Pour avoir l'impression de jouer à la patouille
Petite, j'adorais mélanger du sable, de l'eau de pluie, de l'herbe et des feuilles mortes. Aujourd'hui, je fais pareil mais avec des légumes, des épices et des aromates. C'est cool aussi.

9 - Pour pouvoir acheter plein de légumes au nom sympa mais au goût moins sympa
"Bonjour Madame, je voudrais 3 navets, 1 courge et 2 patates douces s'il vous plaît." C'est tellement plus classe que d'acheter des frites McCain Steakhouse surgelées (mais tellement moins bon...) - sans compter qu'on achète pas de frites surgelées au marché...

10 - Pour mettre plein de couleurs dans votre congélateur
Que c'est joli...
Source : Frédérique Voisin Demery - Flikr

dimanche 13 septembre 2015

Enièmes chroniques d'une mère qui ne veut pas se définir par sa maternité mais qui ouvre un blog sur la parentalité

et qui aime les titres longs.

L'envie de bloguer sur la maternité, et plus largement sur la parentalité, m'est venue lors de mon retour de congés d'été. Replaçons le contexte. 8 heures pétantes. Couloirs calmes d'une petite PME le dernier Lundi d'Août. Le regard plein de compassion, ma bien-aimée Collègue Sans Enfant me demande avec des trémolos dans la voix : "Pas trop dur de laisser ton petit bout de 7 mois après trois semaines de bonheur estival ?".

Quelle culpabilité j'ai ressenti ! Car non, Collègue, ça n'a pas été dur de reprendre le boulot ! Me lever à 6 heures du mat' par contre, oui. Je n'ai pas aimé revenir au travail pour mon boulot super épanouissant (non), mes collègues super drôles (ça dépend desquels) ou pour partager mes photos de vacances (je ne suis pas partie). Non. Si j'ai aimé revenir au travail, c'est parce que la Merveille n'était pas là.

Vilaine mère ! s'écrirait l'Amie Épanouie dans la Maternité. C'est une honte ! hurlerait encore plus fort la Collègue Avec Deux Enfants Tellement Géniaux.

Alors je culpabilise. Car je l'avoue, s'occuper d'un bébé de sept mois, ce n'est pas que du plaisir. C'est beaucoup de travail, d'abnégation, d'ennui, de ras-le-bol. C'est une routine implacable, millimétrée, où il est difficile d'improviser une sortie shopping à la dernière seconde. Trois semaines de vacances, c'est 84 biberons, 2,7 kilos de purée de légumes et autant de compote, 105 couches changées dont 63 étaient pleines d'une substance brun-vert à l'odeur immonde (souvent appelée "caca"), 21 soirées à tenter d'endormir un bébé fatigué mais survolté et environ 327 reproches non-formulés à l'égard du Papa.

Et j'avoue. Non, je ne m'épanouis pas en changeant une couche. Non, le quatrième biberon de la journée n'est pas le moment de communion intense entre une Maman Illuminée par la Grâce et un Bébé qui vous regarde avec des Grands Yeux Enamourés. Non, les couches pleines de caca de votre Bébé ne sentent pas la Rose grâce aux efforts des hormones.

En réalité, Madame a très envie de faire pipi et n'attends qu'une seule chose : qu'il lâche ce sein !

Alors, à ce moment-là, j'ai eu envie de blogger. D'exprimer ce que peut ressentir une Maman qui aime son Bébé, mais qui aime la solitude aussi. Qui aime la Maternité mais aussi Travailler. Qui aime jouer à Cacher-coucou mais aussi regarder des séries pendant les siestes. Qui aime faire des petits pots maison et jouer à CandyCrush en surveillant la Merveille dans le parc. Il existe beaucoup d'autres blogs sur la Parentalité. Certains sont axés "Bienveillance", d'autres "Ecolos", ou bien "Déculpabilisation". Le mien serait plutôt "Vaut mieux en rire qu'en pleurer". Être Parent, c'est génial mais pas tout le temps. Être Parent, c'est ressentir beaucoup de bonheur mais pas à trois heures du matin quant Bébé hurle dans vos bras. Être Parent, c'est culpabiliser en permanence et culpabiliser de ne pas culpabiliser.

Pour en revenir au sujet de départ, je n'ai pas détesté ces trois semaines passées avec la Merveille. C'était même très bien. Ces trois semaines m'ont permis de constater qu'elle n'est plus le petit bébé que j'ai laissé à la Nounou à 3 mois. Elle est intelligente et adorable. Elle est souriante et drôle. Incroyablement attachante. Elle est éveillée et curieuse. Je pourrais la regarder pendant des heures passer un jouet d'une main à l'autre et j'aime la couvrir de bisous jusqu'à lui faire des trous dans la joue. Et si j'ai aimé ces trois semaines de vacances, c'est parce que je savais qu'elles avaient une fin.

On ne peut apprécier les moments passés ensemble qu'en créant un petit manque.

Alors, "Vivement le week-end prochain." ai-je simplement répondu à ma Collègue Compatissante.